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27 février 2014

Recrosio, l'humour à abattre: "Chronique d'une suffisance annoncée"

Frédéric Recrosio est sur les scènes pour un nouveau spectacle? Et alors. Pan! La soupe est pleine, qu'on n'en parle plus, surtout qu'on n'en fasse plus tout un plat...

Par Joël Grammson / TàG Press +41

A l'heure où le premier café de la journée rime avec sain dépotage, voici que j'ai du me taper fin décembre, entre ce qui aurait du être une période bénie d'entre fêtes, les mornes et récurrentes diatribes de sieur Recrosio publiées dans Le Matin. J'ai failli transporter ma lecture régulière dans un endroit où, en raison du trône qui s'y trouve, le papier se prête à des usages bien plus existentiels, surtout plus utiles.

 

frederic-recrosio

Reste que, à défaut d'être drôles, ces chroniques d'un jour de trop, avaient au moins le mérite d'être fidèles au personnage, c'est à dire clairement autocentrées. «Je sais désormais que parler de soi n'est pas nécessairement un acte de narcissisme qui vous invalide au niveau du public…», osait-il sur swissinfo.ch. «Si quelqu'un se confesse, ceux qui l'écoutent vont forcément être embarqués» tentait-il de se convaincre façon méthode Coué. Ben non, justement, on passe son tour d’autant que ses égotrips dominés par des «moi-je» même pas drôles, rameutent toute une série de clichés sur la prise d'âge, focusée évidemment sur les déficiences sexuelles attribuées à la vieillesse. D'ailleurs, c'est toujours à ce niveau-là, en dessous de la ceinture, que cet auto proclamé de la drôlerie va puiser sa maigre inspiration. Du sous bigardisme de bas étage qui a heureusement l'effet de vous pousser coûte que coûte à vouloir revoir et réentendre l'original. Ou qui, pour les tous premiers degrés frappés d'abstinence chronique, à s'auto dégorger le poireau, histoire de se rassurer sur la vigueur de la bête, tant pis pour la femme de ménage… Epuisant!

Pas de quoi fouetter une chatte
Pourtant, à cause d'une perverse cascade de compromissions et de «petits arrangements entre amis», la promo de ce spectacle nous a été copieusement imposée. Certes, vu la saison, les médias étaient en mal d’invités intéressants. On a même entendu ce ratage de l'humour, récemment en couverture d’un journal de supermarchés, sur Couleur 3, c'est dire! Or donc, s'il n'y avait qu'une seule chose à retenir dans la pauvreté de son discours, et par conséquent dans son dernier spectacle, c'est sa capitalisation sur le fécond problème des troubles érectiles. On pourrait qualifier désormais cette affection de recrosite. Tant la seule vue de cet avatar – antidote à toute présence d’humour suisse sur les chaînes du reste de la planète francophone - vous garantit la plus sévère des débandades.

Soudain, j’ai un doute. Et si, ce qui lui donnerait au moins du sens, cet opportuniste de service avait bénéficié de l'aide sonnante et trébuchante de quelque enseigne pharma active dans la production de pilules bleues ou autres boosters de libido? Y aurait-il un sponsor caché, épris de verbes lourds et de causes perdues, derrière cet affligeant tour de piste? L’hypothèse paraît hasardeuse car elle impliquerait que le bougre soit doté d'habilité communicationnelle, ce dont il semble également dépourvu. Voyez-vous, ce qui est le plus tue-l’humour dans son étalage de platitudes, c'est que chacune de ses tirades s'accompagne d'une mimique d'autosatisfaction flagrante du genre «ça ne fait rire que moi et c'est déjà ça». Un genre de sourire satisfait qui ressemble au rictus libidineux du mâle après l'effort, inexorablement enclin à susurrer, «Alors, c'était bon?»

Faut-il interdire les spectacles de Frédéric Recrosio?
Oui, car au-delà du malaise révulsif qui se dégage de ses flux logorrhéiques, leurs nivellements par le bas sont des appels à la déliquescence intellectuelle. Ils sont dangereux, car ils assument leur inutilité. L'enfoncement des portes ouvertes dont ils font étalage transforme l'éclat de rire spontané en un spasme musculaire psychorigide. Avec tout ce que ça implique de courbatures. Il en va de la salubrité culturelle publique. Recrosio est à l'humour ce que l’éjaculation précoce est à l’amour, c'est à dire son pire ennemi. A fuir comme la peste car il fédère les réflexes les plus basiques, comme le sourire par ennui et inadvertance.

Au final, qu'il soit «vieux pas beaucoup mais déjà», c’est ainsi que s’intitule son dernier spectacle, on s'en tape. D'ailleurs, les jérémiades, c’est comme le talent, ça n’attend pas le nombre des années. Lui, sous prétexte d’autodérision, jouit d’une propension à se lamenter sur son presque futur sort. Dans le même temps, ses muqueuses figées tentent de vous faire le coup de la panne. Gros comme une maison, aussi superficiel qu'un lâcher facial. C’est une cure de bromure culturel ingurgité par une populace amorphe. Un désamusement romand régressif, à déconseiller, à déprogrammer, vivement…

Chanter et puis se taire

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Il n’y a pas de sous métier. Je l’aurais donc préféré garagiste. «Quand j'ai entendu Pierre Perret à 8 ans, j'ai eu un déclic. Je me suis dit qu'il était possible de faire un autre métier que celui de médecin ou de garagiste» confiait Recrosio sur Caprice TV. Côté maîtrise vocale, si le géniteur du «Zizi» n’a au moins jamais revendiqué la maîtrise du chant, il reste contrairement à un son pâle élève un alchimiste génial des paroles et des mélodies. Or Recrosio, en plus d’abuser de la parole, 'BOUGE ENCORE' et s’entête à évoquer sans complexe des «projets musicaux.» S’il se remettait à chanter, fuyez! N’allez pas gober l’intellectualisation de sa démarche «L'âme c'est un peu comme une vessie: au bout d'un moment il faut la soulager.» Ah, s’il pouvait aller pisser ailleurs et comprendre enfin que vouloir ajouter la musique à ses digressions textuelles ultimes pourrait définitivement me rendre méchant! Déjà que, pour écrire ces lignes, j’ai été contraint de me (re)farcir cette parodie de clip où, depuis sa baignoire, il se met en scène aux prises avec un zizi XXL. Que Youtube me pardonne, mais, côté masturbation, restons-en là…

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